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« Il réclame une certaine Madame Gallagher, mais... je n'en suis pas si sûre. Je crois qu'il parlait de votre mère... », terminait-elle à voix basse.
Les sourcils d'Ella se froncèrent machinalement, qui diable demanderait sa mère. Sa défunte mère, décédée il y a bientôt sept ans, maintenant. Elle remercia l'alliée qui était venue la prévenir, et relâcha la paperasse pour quitter la salle de réunion. Quel que soit cet individu, il allait probablement la mettre en retard. Plus qu'elle ne l'était déjà, à vrai dire.
Les temps étaient durs, et ce, depuis la révélation de la Confrérie. La Trinité semblait être sur ses gardes, et jugeait chaque personne osant commettre le moindre faux pas, la moindre erreur qui risquait d'être fatale à leurs conditions, et c'est pour cette raison précise que l'élue du renard avait tendance à faire attention à ce qu'elle disait, à qui elle le disait, ainsi qu'à sa manière d'agir.
À l'inverse de Mila, la jeune Gallagher avait son libre arbitre et tentait par tous les moyens de mettre ce dernier en avant. Inutile lorsqu'on savait que son opinion n'égalait pas l'intérêt que les trois Lions portaient à ses capacités. Et plus particulièrement à celle qui lui permettait de discerner la vérité. Pourtant, si cette capacité lui permettait de démêler le moindre mensonge, Ella n'avait pas toujours l'audace de cracher les secrets de certains alliés, préservant tout particulièrement quelques-unes de ses amitiés.
C'est de cette manière qu'elle commença à devenir une menace pour son propre camp.
En arpentant les couloirs du château, Ella croisait quelques-uns de ses collègues à qui elle adressa quelques sourires, cependant lorsqu'elle arrivait au niveau de la bibliothèque, là où l'on t'avait demandé de patienter, la demoiselle reprit un air qui se voulait sérieux et professionnel. Septique, elle pénétrait dans la pièce avec une curiosité dévorée par une angoisse imminente. Son passé refaisait surface à ce moment-là. Sa mère revenait à la vie durant quelques secondes à peine, mais assez pour lui rappeler ô combien son absence aurait put être douloureuse. Et ô combien elle en aurait souffert si Red ne lui avait pas communiqué sa capacité d'adaptabilité.
Son regard se déposa sur un homme, et les soupçons quant au fait qu'elle avait put imaginer quelques secondes auparavant découvrir son père derrière ses portes s'évanouissaient en pleine nature. Trop jeune pour être son père. Autant qu'elle était beaucoup trop jeune pour être ta mère. Elle se tenait ainsi face à toi sans même savoir qu'elle venait d'apercevoir son frère pour la première fois de sa vie.
« Il me semble que vous ayez quémandé ma mère. »
Elle s'arrêta, et t'observa un laps de temps avant de tendre sa main en guise de salutations.
Les doigts de Rafael tapaient en un rythme régulier sur le bois du massif bureau se trouvant dans le la bibliothèque du bâtiment, il s’impatientait. Depuis toujours le mexicain avait été habitué à obtenir ce qu’il voulait quand il le voulait, et ce qu’il voulait actuellement c’était retrouvé sa mère. C’est précisément pour cette raison que le brun s’était rendu en Ecosse et de manière plus précise au château d’Edimbourg, dernier lieu où sa mère fût recensée. Néanmoins, pour l’heure, sa mère (s’il s’agissait bien d’elle) tardait à se montrer et cela agaçait particulièrement Rafael qui s’imaginait déjà que celle-ci ne voudrait pas le voir.
dear sister
We've taken different paths and travelled different roads, I know we'll always end up on the same one when we're old.
Rien qu’en prononçant les noms et prénoms de sa mère à l’hôtesse d’accueil il avait vu le teint de celle-ci blêmir a vu d’œil avant qu’elle ne se retire poliment de la pièce pour aller, il l’espérait, chercher sa mère. Malheureusement pour lui, la jeune femme qui franchit la porte de la pièce quelques instants plus tard n’était de toute évidence pas sa mère, beaucoup trop jeune pour l’être. Un discret soupir s’échappait des lèvres de Rafael, une fois de plus ses recherches n’aboutissaient à rien et cela ne l’enchantait pas, vivre en Ecosse n’enchantait pas vraiment le mexicain en quête de chaleur.
Un sourire de politesse, dirons-nous, se dessinait finalement sur les lippes du brun à ton intention, malgré son caractère Rafael savait se montrer courtois lorsque la situation le nécessitait. Mais ce sourire s’éteignait tout aussi rapidement qu’il était apparu sur son visage lorsqu’il t’entendait très clairement parler de Mila Gallagher comme de ta mère. Il jetait un coup d’œil à la main que tu tendais dans sa direction afin de sceller poliment ces présentations mais Rafael ne bougeait pas d’un millimètre pour répondre à cette poignée de main. Trop troublé par tes paroles il préférait relever son regard dans ta direction en se mettant à détailler chaque recoin des traits de ton visage, cherchant ainsi une quelconque ressemblance avec son père ou bien lui-même.
Finalement, un rire, probablement nerveux, s’échappait des lèvres du mexicain qui se répétait qu’il y avait probablement erreur et qu’il s’agissait là d’un grossier malentendu. Il daignait finalement répondre ta poignée de main en reprenant ses esprits et en se disant que tu n’étais aucunement lié à lui ou sa mère.
« Rafael Alvarez, je suis navré de vous l’apprendre mais il semble que je me suis une fois de plus trompé dans mes démarches. Je suis à la recherche de Mila Gallagher, ma mère et vous n’êtes de toute évidence ni cette personne, ni son enfant puisque je suis fils unique. »
En prononçant ces quelques mots Rafael cherchait intimement à se persuader qu’il avait raison dans ce qu’il disait : « je suis fils unique ».
Mila Gallagher avait des secrets, et sa fille l'a toujours su. Elle était discrète bien qu'imposante dans sa manière de faire valoir son autorité on ne peut plus naturelle. Mais si Ella avait conscience de tout ça, cela ne l'empêchait guère de trouver étrange le fait qu'on lui apprenne qu'elle pourrait avoir eut un autre enfant. Lui aurait-elle vraiment caché cela ? Non. Impossible.
À tes propos, la jeune femme relâcha poliment ta poignée de main, un air refermé sur son visage prouvait qu'elle venait d'opter pour la méfiance. Il était hors de question qu'elle avale le moindre mot sortant de ta bouche au sujet de sa mère. Tu devais forcément faire erreur. Ou tu n'étais qu'un vulgaire charlatan et qui savait ce que tu cherchais vraiment dans le souvenir de Mila.
À cet instant précis, Ella te dévisagea dans un silence qui se valait presque gênant. Cherchant la vérité à travers tes mots. Mais sans savoir pourquoi, ni comment, elle se heurta à un mur. La capacité sur laquelle elle avait le plus travaillé durant les sept dernière années de sa vie semblait soudainement dysfonctionnelle. Inutile. Bloquée. Comme si elle n'avait jamais existé. Ses sourcils se froncèrent machinalement sous la frustration et d'un pas décidé, elle devina en t'attrapant le bras. Vivement, et sans demander ta permission, elle releva ta manche jusqu'à révéler ce qui confirma ses soupçons. Ces trois points. Un élu. Elle ignorait lequel, mais ce qu'elle avait ressenti en cherchant la facilité grâce à son analyse la perturbait suffisamment pour qu'elle puisse soudainement douter d'elle-même et de ses innombrables talents. Ta capacité avait bloqué la sienne.
« Elu. »
Elle ne dit rien de plus, rien de moins. Même si elle se doutait que tu avais probablement ressenti toi aussi cette aura mentale que la tienne venait tout juste de rejeter.
Mais à présent, Ella semblait confrontée à un second problème. Ses iris ambrés calculaient le moindre souvenir susceptible de lui offrir un indice quant à ton existence, mais rien ne lui vient. Non, Mila n'avait jamais parlé d'un fils. Elle lui avait parlé de son père que brièvement, lorsque la demoiselle avait eut l'âge agaçant de poser des questions, recherchant l'existence de celui qui avait pu contribuer à son existence, mais en dehors d'une nationalité, de quelques détails physique, d'un nom... Un nom. Son sang ne fit qu'un tour. Alvarez. Ton nom était Alvarez. Ella se mit a déglutir spontanément. Non, se répétait-elle à elle-même.
« Mila Gallagher est décédée ; il y a de ça 7 ans. Et ma mère n'avait pas d'autre enfant, vous devez faire erreur. Qui que vous soyez, sachez que vous portez préjudice à une personne défunte en déblatérant de la sorte. Maintenant... J'imagine que vous êtes en mesure de trouver la sortie par vous-même. », répondit-elle d'une voix qui se voulait sèche et autoritaire à la fois, t'invitant à t'en aller.
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