Le soir du 31 octobre 1979, alors que la fête d'Halloween remplissait les rues de Glasgow d'une multitude d'enfants avides de bonbons, Madame Knight mit au monde son premier enfant.
L'Écosse dans son ensemble révélait certaines traditions et légendes qui émerveillaient les petits et grands, pourtant, même les choses les plus belles cachaient de sombres et terribles secrets. Lorsqu'il était enfant, Ethan en avait appris bien plus sur les légendes urbaines écossaises que ses autres jeunes frères. Aîné de la fratrie, il fut un temps soit peu délaissé lorsque sa mère se mit à pondre son deuxième chiard, néanmoins, et perdant sans amertume le côté mère poule avec lequel elle l'avait élevé, Ethan trouva là une certaine satisfaction. Il se sentait libre. Libre d’errer, et surtout libre de faire ce que bon lui semblait. Ses parents ne faisaient presque plus attention à lui, même si son père l'avait promis à un brillant avenir.
Enfant, il avait adoré les livres, les histoires, celles qui le tenaient éveillé toutes les nuits. Horreurs et monstruosités étaient ses favorites. Mais le jour où il tomba sur les pratiques criminelles d'une certaine légende auprès d'un club, il fut tiraillé par tous autres désirs et soif de savoir...
Les
Glasgow Headhunters reconnus dans l'ensemble de l'Écosse auprès des jeunes adolescents, comme étant LE plus dangereux des gangs de rues, ont pour but de faire régner leur propre loi au sein même du pays.
Raciste, homophobe et anarchiste.Perçus comme des légendes, ces derniers avaient pour réputation d'être de sacrés tordus. Comparés très souvent à des fantômes barbares tapis dans l'ombre, à l’affût d'une proie. Personne ne savait où ils se cachaient, ni comment ils agissaient. Certains disaient d'eux qu'ils n'étaient qu'un mythe, crée pour effrayer les adolescents qui sortaient après le couvre-feu imposé par leurs parents. Et il y avait ceux qui y croyaient, ceux qui les avaient vus, ceux qui un jour eurent le malheur de croiser leur route. Traumatisant hommes et femmes de tout âge, ayant osé s'opposer à eux où à leurs pratiques barbares. Chaque personne ayant un jour croisé leur chemin en ressortira avec une signature légendaire tracée au couteau sur le visage. Cette signature, la LEUR est en forme de sourire, un sourire causé par l'élargissement de la bouche jusqu'aux oreilles. Appelée aussi sourire de Glasgow, cette pratique est née, en même temps que ce gang, dans les années 1920 et perdure jusqu'à ce jour.
Ethan Knight n'avait rien d'un criminel. Mais sa vie changea un soir d'été, à la sortie d'un bar. Il eut l'audace, bien qu'un peu bourré de confronter l'un des Headhunters pour finir par retourner son triste sort contre l'un d'eux. Le jeune homme qui comptait lui offrir la signature de son clan, se retrouva ainsi avec les joues ensanglantées en une forme de sourire bien précis. À ce moment précis de sa vie, il fit le choix d'agir en ayant connaissance des risques qu'il entreprenait. Ethan, du sang sur les mains, fut respecté pour avoir osé s'opposer et s'embarqua lui-même dans ce gang qui n'en finissait plus de faire couler du sang. Ce fut l'armée qui l’extirpa de ce merdier ambulant. L'armée, et surtout son père. Stricte, Mr Knight ne tolérait pas les écarts de conduite et désirait voir ses fils prendre la même direction que lui. Ne supportant guère la déviance, il enterra le secret qu'il partagea avec Ethan, et ne révéla jamais la criminalité de son fils. Ni à son autre enfant, et ni même à sa femme.
L’aîné de la famille Knight s'envola pour l'Amérique après avoir été hautement entraîné par un apprentissage militaire sévère, talentueux et expérimenté, il misera tout son potentiel à la cause du pays et ce jusqu'à ce qu'il fut renvoyé en Ecosse à la fin de son service.
Cependant une fois de retour sur le sol écossais, Ethan Knight demeura soucieux de son futur. Au courant pour son jeune frère, et de ce monde magique qui à ses yeux, n'en était que grotesque. Il reprit très rapidement ses anciennes habitudes.
Ethan Knight avait des projets pour les Headhunters. Il voulait changer leurs pratiques, les adapter à ses envies, à ses idées et surtout, il voulait rendre à la vie sa légitimité. Tout ce qui n'était pas de l'ordre naturel des choses devait disparaître, et en comparaison de l'amour qu'il avait pu éprouver pour sa famille, son frère en faisait parti.