est un RPG fondé par James et Ella. LA P.A et la B.N sont proposées par Linus, l'affichage, la liste des sujets ainsi que le Qeel par CCCRUSH, et les catégories par Magma. | Forum optimisé pour Chrome.
I had a dream. I still believe... I'll be wearing the Crown.
Lorsque nous défions une communauté telle que l’Alliance, lorsque nous lui tenons tête pour finir par la déshonorer, nous pouvons être certain d'en subir les conséquences un jour ou l'autre.
Ella avait fuit une vie qui n’était pas faite pour elle. La prisonnière s’était évadé, emportant son bien le plus précieux avec elle. Le renard. L’anima qui avait représenté et soutenu le Conseil au château durant des siècles jusqu’à ce qu’une petite conne en décide du contraire. Et voilà la brève histoire de la vie d’Ella Gallagher. Que pourrait dire sa mère si elle la voyait ? Elle se posait que trop souvent cette question, pourtant, elle savait aussi que la vie à l’Alliance avait fini par tuer sa génitrice et elle refusait de subir le même sort. C'est bien pour cette raison précise qu'elle avait refusé d’obéir plus longtemps et surtout d'accepter de vivre dans un état d'esprit qui négligeait ses propres valeurs. La jeune femme avait donc fini par partir. Loin. Elle s’était isolée pendant plusieurs mois dans une ville suffisamment éloignée d’Edimbourg pour pouvoir refaire sa vie. Cachée, ils n'avaient pas réussi à lui mettre la main dessus. Et toute cette petite mascarade aurait pu perdurer si le 6 février, un anima, et plus particulièrement un Cerf ne lui avait pas rendu visite. Il s'était arrêté là, en bordure de forêt juste face à elle quand elle s'apprêtait à retrouver Red. Elle n'eut aucun mal à le reconnaître. Clay, sa plus longue et forte amitié lui avait envoyé son anima. Et si Clay avait risqué cet acte, il n'y avait aucun doute quant au fait qu'il avait besoin d'aide.
Voilà pourquoi, plusieurs jours plus tard, elle retourna au point de départ. Là où tout avait commencé, à Edimbourg, sous le regard accusateur de Red. Peut-être aurait-elle dû l’écouter, comme elle l’avait toujours fait, cela lui aurait probablement évité de tomber dans une véritable embuscade de sbires qui finissaient par la poursuivre pendant des heures, et ce, jusqu'à une forêt voisine.
Et lorsque la mort approche et vous frôle de si près, l’instinct de survie devient bien plus fort que l'épuisement physique qui se faisait ressentir. Elle ne voyait plus rien, en dehors des arbres et des innombrables branches nues qui la fouettaient durant sa course. Elle n'entendait plus rien, en dehors des pas qui se rapprochaient de plus en plus d'elle, et su que la moindre erreur de sa part risquait de lui être fatale. Tout en lançant un œil vif derrière elle, et eut le temps suffisant d’apercevoir la fourrure rousse de son anima se faufiler dans un terrier, à l’abri du danger. Et alors qu’elle semblait perdre de vue toutes chances de se trouver à son tour une cachette suffisamment grande pour s’y terrer, une baraque se dressa juste devant ses yeux.
Non, elle n’allait pas toquer. Elle n’avait pas vraiment le temps pour les bonnes manières. La seule chose qu’elle fit, fut de prier pour que la porte ne soit pas fermée à clé, chose que le seigneur, s’il y en avait bien un quelque part… dû entendre. La porte s’ouvrit dans un fracas, avant de se refermer aussi sec derrière elle. Machinalement, elle verrouilla cette dernière à doubles tours, en ignorant presque le silence pesant qui surplombait la pièce derrière elle. L’adrénaline retomba presque aussitôt. Son cœur se mit à s’emballer tandis qu’elle se reculait de la porte en craignant qu’ils finissent par la défoncer. Et s’ils l’avaient vue entrer ? Elle déglutit difficilement, le souffle entrecoupé par une respiration qui cherchait qu’à se calmer, avant de se retourner enfin.
Si ses pensées n’avaient pas été obnubilées par le fait d’avoir été traquée sur des kilomètres à la ronde, elle se serait probablement souvenue qu’une maison, aussi miteuse soit-elle, avait forcément des propriétaires. Qui plus est si la porte s’avérait ouverte. Une silhouette se dressa à quelques mètres d'elle et dans un sursaut, elle manqua de faire tomber ce qui se trouvait sur le mobilier juste à sa droite, avant de s'y appuyer tout en affichant un sourire nerveux qui accompagna ce simple geste.
« Salut. »
Et là, soudainement. Elle n'avait pu l'air aussi sûre d'elle qu'à la première rencontre.
My dreams they aren't as empty as my conscience seems to be. I have hours, only lonely, my love is vengeance that's never free. No one knows what it's like to feel these feelings like I do, and I blame you! No one bites back as hard on their anger ; none of my pain and woe can show through
« Sérieux, maintenant Clarke ? » soupire James en se redressant de son canapé, pour chopper la télécommande et couper le son.
Il n’avait sans doute pas à se plaindre, ces derniers jours il n’avait pas bossé. C’est à peine s’il avait pris la peine d’appeler le bureau pour avoir des nouvelles, savoir s’ils avaient besoin de lui. De toute façon, ils appelaient toujours d’eux-mêmes. Comme ce soir. Sa collègue avait jugé bon de le prévenir d’une affaire en cours à 23h.
« Et tu crois pas que j’ai autre chose à faire à cette heure-ci que de me ramener au bureau ? Qui te dit que j’ai pas une vie sociale ? Ou des impératifs ? - James… Je te connais depuis près 2 ans maintenant. »
Plissant ses lèvres vers le bas et jetant un regard au ciel, il fini par hausser les épaules d’un air résigné avant d’écouter ce qu’elle avait à lui dire. Mais s’il devait bosser ce soir, c’était hors de question qu’il le fasse le foie vide. Ouvrant le frigo, il attrapait une bière qu’il décapsulait vulgairement avec ses dents pour en boire une longue gorgée. Il pince ensuite ses lèvres pour les déshumidifier et interrompt sa collègue en pleine explication.
« Comment ça ? C’est quoi le profil des disparus ? - Je sais pas… Ils ont pas grand-choses en commun. Je crois qu’ils sont plus ou moins affilié à une école à Edimbourg. - C’est pas mal loin d’ici. Pourquoi c’est nous qu’on convoque ? - Parce que bizarrement c’est ici qu’ils ont été vu pour la dernière fois. »
James soupire longuement et passe son index le long de son arcade sourcilière en fixant le marbre de sa cuisine, il serre ses lèvres et lève la tête pour fixer la fenêtre quand il voit une silhouette se précipiter vers sa maison. Un air béat prend place sur son visage et ses sourcils s’arquent lentement. Quand tu arrives avec fracas en cassant presque sa porte, Clarke s’inquiète immédiatement au bout du fil en demandant ce qui se passe. James reste silencieux et te regarde verrouiller la porte à double tour d’un air idiot, et il pose sa bière sur le comptoir au ralentis.
« James ? Putain James ça va ? Dis quelque chose ? - Bordel de merde. »
Clarke soupire de soulagement au bout du fil et le harcèle de questions pour savoir ce qui s’est passé. Il entend à peine ce qu’elle hurle au combiné et cligne plusieurs fois des yeux pour revenir à la réalité. Il détourne sa face et son regard de ta personne, inclinant ses yeux vers son portable en passant sa langue entre ses lèvres d’un air las.
« En tout cas, rassures-toi : tout le monde ne disparait pas aussi facilement. Je te rappelle. »
Puis il raccroche et jette son téléphone dans le canapé pour s’approcher de toi tout en reprenant sa bière. Il te regarde de haut en bas, incline son visage sans sembler inquiet, te scrute longuement et réajuste sa face droite avant de simplement demander, l'air de rien :
I had a dream. I still believe... I'll be wearing the Crown.
Retrouvant peu à peu sa respiration, les lèvres légèrement entrouvertes, Ella s’apprêtait probablement à se fondre en excuses, bien que ce ne soit généralement pas son genre. Pourtant, elle referma la bouche presque aussitôt. L’air incompris par tes propos, silencieuse, elle te jaugea d’un regard interrogatif durant de longues secondes.
« C’est-à-dire que… »
Soit elle venait de se foutre dans un pétrin bien pire que celui dans lequel elle se trouvait déjà plongée, soit le grand frère de Clay manquait cruellement de partage social à force de vivre en ermite et serait prêt à accueillir n’importe qui pour en avoir. Oui, parce qu’elle t’avait reconnu. Dans tous les cas, elle avait une chance sur deux pour que tu sois relié à l’Alliance désormais, et que tu te décides finalement de leur livrée la fugueuse. Après tout, elle se demandait bien si son meilleur ami venait de la piéger, ou si la Trinité s’était simplement servi de lui et de son anima pour cela. Elle s’arrêta un instant de réfléchir, se disant qu’elle avait probablement une chance inouïe que tu ne l’ai pas flanqué à la porte à la place.
« Je veux bien. Merci. »
Une bière n’avait jamais fait de mal à personne, et après cette interminable course poursuite, elle avait besoin de s’hydrater. La jeune femme observa ton faciès une fois de plus, avant de laisser à ses iris le plaisir curieux de découvrir les lieux, chose qu’elle avait omis de faire en arrivant. Elle effectua quelques pas en direction de la table avant de s’appuyer, mains sur le dossier de la chaise tout en te regardant faire. Elle n’avait pas réellement de mal à s’habituer à son environnement, elle n’éprouvait pas de gêne à se trouver chez quelqu’un qu’elle ne connaissait pas personnellement, bien que cette qualité, elle la devait à l’une de ses capacités.
« Visiblement tu dois avoir l’habitude de ce genre de scénario. A ta place je verrouillerai mes portes à l’avenir. »
Ou pas. Qui sait ce qu’elle serait devenue si elle n’avait pas pu entrer. L’élue esquissa un léger sourire, qui disparut pourtant instantanément. Un bruit lourd et sourd annonça que l’on toquait à la porte. Et là, la sécurité de l’abri dans lequel elle venait de s’engouffrer fut aussitôt menacée. Une gêne semblable à une boule à l’intérieur de son estomac, fit naître une angoisse. Elle savait que rien, ni personne ne pouvait échapper à l’Alliance. Ce constat avait été effectué maintes et maintes fois lorsqu’elle y travaillait. Ceux qui fuyaient l’Alliance finissaient toujours par être retrouvé, et ce même après des années de recherches.
D’un regard presque insistant et suppliant, elle se mit à te fixer. Elle n’avait aucune envie que tu te décides à ouvrir cette porte. Et elle avait encore moins envie de finir à l’échafaud.
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James hausse les sourcils face à ton moment d’hésitation, son regard en disant long sur l’impatience qui le guettait, comme si la situation ne méritait pas réflexion. Quand tu réponds enfin par la positive, il hoche une fois la tête et contourne son bar en posant sa bière dessus pour ouvrir le frigo et en sortir une nouvelle. A l’aide de sa chemise, il la décapsule et la fait glisser jusqu’à toi pour finalement saisir à nouveau la sienne.
« Je t’aurais raconté mes exploits si notre dernière rencontre ne s’était pas soldée par une conversation plus ennuyante. » répond-t-il en haussant les épaules et en plissant les lèvres vers le bas, approchant le culot de sa bière à sa bouche.
Mais à peine avait eut-il le temps de savourer sa gorgée qu’on frappait à la porte. Visiblement, à ton regard, la question n’avait pas à être posée. Il aurait pu d’ailleurs se demander pourquoi une femme débarquait chez lui à cette heure-ci en trombe pour fracasser sa porte sans frapper, mais la situation aussi cocasse était-elle l’avait assez scotché pour qu’il fasse évaporer tout doute de son esprit, au risque de se prendre la tête plus que nécessaire. Son regard croise alors le tiens, y décelant la supplication évidente qu’on pouvait y lire. Il affiche une mine impassible, derrière laquelle on ne pourrait lire aucune de ses pensées et intentions ; ses yeux roulent vers la porte d’entrée où on frappe une nouvelle fois et il soupire doucement pour s’y diriger. Ouvrant qu’à peine la porte, il jauge les individus avec une lassitude qui se transforme peu à peu en un agacement assez prononcé.
« Je suis très bien avec mon abonnement actuel. » lâche-t-il l’air de rien avec pour intention de refermer la porte, mais la main d’un des hommes l’en empêche. James arque alors lentement un sourcil et son regard passe de la main au visage de l’homme très lentement.
« On ne veut rien vous vendre. On fait partie de la sauvegarde de la faune. » lâche l’autre homme alors que James fixe toujours celui qui retient sa porte de façon menaçante. Ce dernier, visiblement embarrassé par le regard insistant de James baisse timidement sa main avant d’enchaîner. « On nous a signalé plusieurs enlèvements d’espèces protégées. On doit juste vérifier les maisons environnantes, ça ne prendra que quelques minutes. Vous ne sentirez aucune gêne pendant notre présence. »
James jauge les deux rigolos avant de pouffer d’un bref rire qu’il n’aurait su contenir. Les deux soit-disant protecteur de la faune sauvage semblent interloquer et gêné par son rire, qui n’avait rien d’un rire amusé. James passe alors sa langue entre ses lèvres pour les lécher brièvement avant de passer le dos de son index le long de son sourcil qu’il gratte ensuite légèrement d’un air faussement embêté.
« Vous voyez… C’est pas que j’en ai rien à foutre de Bambi, Panpan et compagnie... » soupire-t-il en fouillant sa poche arrière pour sortir son badge de ranger, qu’il leur montre en inclinant la tête avec un sourire agaçant. « Mais si quelque chose se passait dans ma forêt, je serais le premier au courant. Et étrangement. J’ai jamais rien entendu au sujet d’une quelconque disparition animale. »
Peut-être que c’était mal joué. Mais il savait que si les choses venaient à mal tourner, il aurait l’ascendant sur les deux plaisantins. Les deux chasseurs fixent le badge un moment et l’un d’eux fini par hocher la tête et fait signe à son compagnon de débarrasser le plancher.
« On vous dérange pas plus longtemps. Passez une bonne soirée. »
James leur offre un sourire faussement chaleureux et claque la porte avant de se tourner vers toi et regarde longuement ton visage avant d'arquer un sourcil.
« La comparaison m'aurait déplue aussi, mais pas besoin de tirer cette tronche. »
Attrapant sa bière pour en boire une grosse gorgée, il la repose rapidement avant de te faire signe de le suivre dans la pièce à côté, le pas pressé.
« Ils vont revenir avec les renforts, tu peux en être certaine. Alors tu vas me dire immédiatement qui ils sont et ce qu’ils te veulent pendant qu'ils se rassemblent, parce que j’ai pas encore pris ma décision. Je sais pas trop si je dois te livrer à eux et me commander une pizza ou si ça vaut vraiment le coup que je me tape une balade nocturne le ventre vide. » dit-il très sérieusement, malgré ses propos, avant d’enchaîner pendant qu’il s’appuie contre le mur du couloir. « A ta place, je me perdrai pas en élucubrations et j’irais droit à l’essentiel. »
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Et ce qu’elle redoutait arriva. Tu venais de prendre la décision d’ouvrir cette porte, et elle vit cela comme la scène la plus dramatique de sa vie. Sans réelle exagération. Une chance sur deux. Qu’ils défoncent cette porte et que tout ce mette à dégénérer. Une chance sur deux. Qu’ils finissent par partir pour lui laisser l’avance suffisant pour déguerpir. Sa vie résonnait ainsi depuis désormais plusieurs mois. Elle se mit à déglutir difficilement, reculant de quelques pas de sorte à se glisser dans un angle de la pièce, dans ce coin non visible par l’ouverture brève de la porte d’entrée ; et d’un geste incertain, ses doigts se mirent à chercher le canif qu’elle gardait précieusement avec elle depuis le début de sa grande escapade. Ses iris sombres se mirent à fixer la porte d’entrée, ses doigts crispés sur le manche de son arme coincée entre son pantalon et sa ceinture, prête à dégainer au moindre mouvement brusque qui pourrait surgir devant son regard. Elle n’écoutait même pas la conversation, persuadée que sa concentration pourrait être l’arme la plus redoutable qu’elle avait face aux chasseurs.
Puis, la porte se referma, ni plus, ni moins. Ses muscles se détendirent instantanément, et un souffle d’apaisement s’échappait de ses narines. Sa main relâcha l’emprise sur sa lame. Une chance sur deux. Elle refermait ses paupières quelques secondes le temps de digérer son angoisse naissante, puis, se mit à relâcher un rire léger et ridicule qui reflétait à la perfection la vision qu’elle avait de cette situation. Ridicule. Si elle avait ne serait-ce qu’un peu de discipline, rien de tout ça n’empiéterait sur sa vie à l’heure d’aujourd’hui. Elle aurait encore sa place, au chaud, à l’Alliance.
Elle avançait en direction du bar s’emparant cette fois-ci de la bière que tu lui avais servi et tout en l’apportant à ses lèvres afin d’en déguster son contenu, elle se retournait vers toi le regard accusateur. Un peu trop crispée pour relever ta pique. Avant de te suivre sans encombre.
« Si tu veux la version courte ; je me suis tirée de l’Alliance. Ils veulent récupérer Red dans leurs rangs pour qu’il choisisse un potentiel un peu plus… docile ? Et j’imagine que je n’ai pas de besoin de te faire un dessin pour que tu comprennes pourquoi ils ont besoin de moi pour ça. Je peux pas faire plus court, désolée. »
Et même dans sa plaisanterie, elle sembla tendue. Elle savait exactement dans quelle histoire elle s’était embarquée. Elle savait que seule la grande faucheuse pourrait peut-être la délivrer de leur emprise. Car l’Alliance ne renonçait jamais. Mais ce qu’elle savait aussi, c’était qu’elle ne lâcherai rien à son tour, que sa fuite perdurera probablement jusqu’à l’épuisement. Elle lui avait promis qu’elle prendrait soin du renard, et Red lui avait clairement fait comprendre qu’il n’appréciait pas plus que ça sa vie à l’Alliance.
« C’est ce qu’ils font, lorsqu’on les contrarie. Ils nous font disparaître, et cachent les cadavres pour faire croire au monde qu’ils restent blancs comme neige. Un peu… comme pour ta mère. », poursuivit-elle, en fuyant machinalement ton regard à ses derniers mots.
En te tournant finalement le dos, Ella se mit à longer le couloir, et ce, jusqu’à la fenêtre la plus proche, les yeux légèrement plissés afin de pouvoir détecter le moindre mouvement extérieur qui s’avérerait suspect, malgré l’obscurité, s’assurant qu’ils soient bien parti. Elle reprit une gorgée de sa boisson, et finissait par revenir sur ses pas.
« Maintenant, rien ne vaut réellement une pizza, je te l’accorde. Mais sache qu’ils ne livrent pas dans les trous paumés. Ensuite, si tu tiens vraiment à me rendre service, tu peux simplement me laisser partir et faire comme si je n’avais jamais franchi cette porte. Ou alors tu peux aussi sortir, risquer de te retrouver dans le viseur de l’Alliance pour sauver la meilleure amie de ton frère, et bien que cette éventualité risque d’être plus excitante que ta soirée téléfilms pour vieux... jetant un regard brève en direction de la télévision qui brûlait au salon, elle eut un léger sourire moqueur, avant de reprendre : j’éviterai si j’étais toi. »
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James était décidé à t’écouter et pourtant avant même que tu ne parles de sa mère, il te coupa :
« Et c’est maintenant que tu t’en rends compte ? » demande-t-il avec un air désespéré sur le visage, avant d’arborer une toute autre expression…
La mine froide et les mâchoires serrées, il t’attrape par l’épaule et te force à le suivre sans lésiner sur les moyens. T’entraînant à l’autre bout de la maison, il ouvre la porte du garage et te pousse à l’intérieur avant d’y entrer lui aussi et de claquer la porte derrière lui. C’est seulement à ce moment là qu’il te regarde enfin, d’un regard noir et lourd de sous-entendus, avant de t’indiquer d’un signe de tête la porte à emprunter. Mais avant que vous ne partiez, il prend un sac à dos qu’il jette sur son épaule et s’approche d’une caisse à outil qu’il ouvre pour découvrir à tes yeux une arme vieille de plusieurs années, mais pourtant toujours en état de marche. Il attrape son arme et la range à sa ceinture et n’oublie pas la petite pochette de balles qu’il enfouie au fond de sa poche. Enfin alors, il revient vers toi et posant sa main dans ton dos pour t’inciter à partir, il murmure à ton encontre en approchant son visage de son épaule mais surtout de toi, son regard rivé sur la porte.
« On va avoir une discussion toi et moi quand je serais certain qu’on est assez loin pour s’arrêter. »
Sans un mot de plus, il ouvre la porte et te presse le pas. « Suis-moi. » ajoute-t-il finalement, se précipitant vers la forêt sans perdre une seconde de plus. Quand vous êtes à l’orée du bois, il entend un bruit et te fait comprendre de te baisser en exagérant ses gestes de main de bas en haut. Seulement une fois caché derrière un buisson, il te fait signe de le rejoindre tout en jetant des regards vers l’endroit d’où provient le bruit. Des lampes torches utilisées par les chasseurs grillent leur position et permet à James de réfléchir rapidement au passage le plus sûr. Bien qu’il n’utilisait jamais ses capacités en dehors du travail, James active les trois qu’il possède sans réfléchir plus longtemps afin de déterminer un plan de sortie au plus vite. Les yeux clos, il visualise l’ensemble de la forêt, comme s’il planait au-dessus d’elle, pendant que sa concentration renforcée lui permet de garder une oreille tendue vers les hommes et ainsi entendre leurs pas et leur conversation. Et quand l’œil de la providence s’active, c’est comme si son intuition était au plus haut et qu’il pouvait saisir les secrets de l’univers. Pourtant jamais il ne poussait sa capacité à l’extrême, jamais il ne cherchait à l’utiliser autrement que pour des petites tâches comme celle-ci. Quand il ouvre les yeux, il te jette un regard en biais et passe sa langue sur ses lèvres qu’il fini par racler avec ses dents.
« Ils viennent vers nous pour aller vérifier ma baraque en premier lieu. On va devoir les croiser, ces bouffons ne penseront pas à faire marcher arrière pour repasser dans les zones déjà fouillées. » affirme-t-il avant de tourner sa face vers toi et de faire sa voix plus basse tout en penchant son visage. « Voilà comment ça va se passer : on va rester à exactement 150 mètres sur la gauche pendant qu’on longe le chemin tout droit. C’est le passage le plus bref pour les dépasser, tout en s’assurant qu’on ne peut être détectés ni par leurs lampes-torches ni par leurs oreilles - si on reste assez discrets. Alors tu vas éviter de marcher sur une branche morte comme dans les films et être aussi habile qu’un félin en action. Je te préviens. »
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Elle ignorait totalement le fait qu’elle venait probablement d’effectuer la plus grosse gaffe du siècle, à vrai dire, elle n’eut même pas le temps d’y penser à deux fois qu’elle se retrouvait déjà poussée jusqu’au garage, déposant au passage sa bouteille sur le premier meuble qui lui passait sous la main dans le couloir. À quel degré peut-on proposer une bière à quelqu’un sans réellement lui laisser le temps de la finir ? Zéro. C’était immoral.
La renarde vit finalement les secondes défiler sous ses yeux, et en l’espace de quelques minutes à peine, elle se retrouvait dehors. Les nuances de bruits suspects de la forêt l’entouraient une fois encore, et bien qu’elle suive à la lettre tes indications et recommandations, elle se sentait bien rapidement prendre le dessus dans l’espoir d’en faire qu’à sa tête.
« Non. » juste non, ni plus, ni moins.
Elle redresse sa tête afin d’apercevoir quelques lumières de lampes torches plus loin, avant de se baisser avec rapidité. De là, elle reporte l’intégralité de son attention à ton encontre, daignant enfin finir sa phrase :
« Je veux dire… dans les films en général, c’est l’abruti qui croit tout diriger qui se fait repérer de la sorte. La nana, elle, se vautre en courant dans la forêt. »
Machinalement, elle hausse les épaules, puis sans attendre une minute de plus, elle prit soin à prendre le chemin que tu lui avais indiqué, te devançant par la même occasion, et ce, jusqu’à s’arrêter une trentaine de mètres plus loin. Les pas se rapprochaient dangereusement de vous, et l’intonation des voix finissait par rendre les dialogues bien plus net et précis que les murmures que vous pouviez entendre quelques instants plus tôt. Mais voilà. Alors qu’un groupe se dirigeait comme convenu en direction de ton domicile, un autre groupe, bien plus restreint de trois personnes posaient campement au niveau d’un hectare de forêt.
« On fait le tour, vous me fouillez tous les terriers, les plantes, les trous que vous pouvez trouver. Il est forcément ici. Je sens sa présence. »
Et là, elle eut une palpitation désagréable qui lui happa la poitrine. Red. Elle écarquille brièvement le regard aux propos de l’allié, tandis qu’elle se tâtait à observer les trois hommes qui finirent par se dissiper à tour de rôle. L’un en direction de la cachette du renard.
« Dites-moi que je rêve… » murmure-t-elle en reconnaissant sans un mal l'un des hommes. Mais avant qu’elle n’eut réellement le temps d’apporter plus d’importance à ce dernier, elle se retournait vers toi, obnubilée par la sécurité de son anima. « Je dois aller le chercher, tu n’as qu’à… continuer ? »
Elle plisse légèrement ses lèvres avant de s’en mordre l’intérieure avec nervosité. Elle se doutait évidemment que son écart allait sans nul doute vous faire repérer, mais la vérité était qu’elle n’avait pas réellement de moral lorsqu’il s’agissait de Red. Plus encore qu’elle y voyait un simple anima, elle y voyait sa mère, et surtout sa propre conscience, un peu celle qui la suivait partout où elle allait. Sans attendre le feu vert, elle finissait par s’évaporer dans les bois, évitant d’exercer le moindre bruit qui risquerait de trahir sa présence, elle se dirigea jusqu’à l’endroit où Red avait disparu quelques heures plus tôt dans la soirée. Et plus elle s’en rapprochait, plus elle sentait l’aura qu’il arrivait à dégager. Se penchant en direction du terrier, elle vit le renard pointer le bout de son museau avant qu'elle ne le prenne dans ses bras, sentant ce dernier se blottir dans les pans de sa veste, attendrie par ce geste.
« Je suis désolée, viens. Je t’écouterai la prochaine fois, c’est promis. » « En admettant qu’il y ai une prochaine fois. »
Là, bien que l’adrénaline s’offusquait lentement, Ella abordait un air presque malveillant dans le regard en remarquant la fourche que le traqueur tenait à la main.
« Pour toi, ou pour moi ? »
Relâchant l’animal qui se glissait directement derrière ses jambes, Ella finissait par bloquer le coup qu’il s’apprêtait à lui mettre, bloquant les lames de la fourche entre deux branches placées spécifiquement au bon endroit, au bon moment. Signe spécifique du destin qui lui permit finalement de prendre la fuite, le renard sous ses pas.
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Concentré sur les pas des individus, l’oreille tendue dans leur direction, et en raison de sa capacité qui accroît son attention en direction des traqueurs, aux détriments du reste, James n’était pas réellement attentif te concernant. Pourtant il entend vaguement tes propos, et quand il réalise que tu parles de t’éloigner sans lui, qu’il revient à la réalité et qu’il tourne sa tête dans ta précédente direction pour t’ôter de la tête l’idée de se diviser, ses yeux ne trouvent pas ta silhouette. Lèvres entrouvertes, paupières qui clignent à plusieurs reprises, il bouge sa tête dans plusieurs mouvements horizontaux pour tenter de te retrouver, mais en vain.
« Fais chier. » peste-t-il alors en crispant ses lèvres, les serrant l’une contre l’autre avant de les retrousser pour manifester son agacement.
D’autant plus que lorsqu’il se concentre à nouveau sur les traqueurs, il perçoit rapidement qu’un d’entre eux a disparu. Crachant intérieurement un juron, il regarde en face de lui la route, évalue les choix qui s’offrent à lui et non sans traîner les pieds, il décide de marcher sur tes traces pour tenter de te retrouver, jetant de temps en temps des regards au sol pour suivre les empreintes laissées dans la boue. Et c’est quand il arrive proche de vous qu’il entend vos deux voix, qu’il se cache derrière un arbre et que ses yeux partent de gauche à droite alors qu’il serre ses dents et se demandent comment réagir. Mais l’impulsivité prenant le pas sur la raison, il surgit de nulle part et s’interpose entre vous.
« J’aimerai franchement avoir à éviter de te donner une leçon humiliante devant la demoiselle. Alors si t’allait voir plus loin ce que t’es venu chercher, histoire de t’épargner cet embarras. »
Très vite, l’homme dégaine une arme et James baisse ses yeux de son visage au flingue, sa face devenant soudainement blafarde. Il entrouvre les lèvres incline la tête avec un sourire bêta, fixant l'individu mais s'adressant pourtant à toi :
« Ah. Pour ma défense, c’était mieux dans mon imagination. » dit-il dans un sourire idiot qui s'agrandit pour dévoiler ses dents alors qu’il lève un peu plus les mains et soulève ses épaules, s'exprimant finalement à l'égard de l'homme. « Ou alors on peut faire ça. »
Guettant la réaction du traqueur qui, sourire mauvais aux lèvres, se sent soudainement en position de supériorité, James profite de la flatterie qu’il lance à son ego pour se jeter sur lui et éloigner son bras de votre direction alors qu’un coup de feu s’échappe. Pestant, le ranger désarme l’allié et l’assomme d’un coup de crosse en plein visage. Quand l’autre s’écroule, il se tourne vers toi et se précipite à toute vitesse dans ta direction, te faisant signe de te presser.
« Changement de plan. Celui-ci devrait être plus simple pour toi à respecter : COURS. »
Les autres ayant été alerté par le coup de feu, James t’attire avec lui pour se mettre à courir à travers les arbres et les branchages dans l’intention de fuir les pas derrière vous.
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Ella ne s’occupait presque plus de votre conversation, à vrai dire elle cherchait le meilleur moyen de se sortir de cette mouise. Ou du moins, de vous sortir de cette mouise. La meilleure solution aurait été de déguerpir à l’instant même où elle avait remarqué que cette foutue maison n’était pas vide. Mais voilà, elle ne l’avait pas fait. Et bien que les chances s’évaporaient de minute en minute, il lui fallait une brèche, et tout de suite.
Son regard s’écarquilla lorsque la détonation eut lieu, chassant ses pensées, elle se retourna à ce moment précis pour te voir débouler à toute vitesse en sa direction. Sans même en avoir le choix, elle fut entrainée dans cette course qui allait probablement vous menez droit dans la gueule béante de l’Alliance.
Elle se retrouva à courir, encore, chose qu’elle faisait depuis pas loin de vingt-quatre heures désormais. Et si les courbatures ne l’inquiétaient pas, sa destination, elle, si. Même si elle savait qu’elle serait la meilleure de vos options. Le bruit de l’eau qui s’écoulait le long de la roche émettait un bruit sans interruption, prête à accueillir de futurs courageux prêt à s’y risquer. Elle s’arrêta net. L’un de ses pieds touchant déjà le vide, elle lance un regard vers ta direction, puis un derrière elle. Hésitante, mais pas trop lorsque quelques bruits de pas prenaient le dessus sur la musicalité de l’eau. « OK, saute ! »
Le choix entre mourir et sauter dans un vide sans réellement savoir ce qui vous attendait en bas était un choix qu’elle venait de faire… pour vous deux. Ignorant amplement tes intentions et n’ayant pas réellement le temps d’y accorder de l’importance, elle t’agrippes le bras avant de te pousser du haut de la falaise, suivant très rapidement ta chute, jusqu’à la claque lorsqu’elle atteignait l’eau, s’engouffrant de tout son poids dans une eau bien trop gelée pour être agréable, son regard se perdit rapidement et bien qu’elle perçu une forme un peu plus loin, un nombre incalculable de bulles lui brouillèrent spontanément la vision. Puis, un manque d’air la poussa à regagner la surface en nageant vers ce qui d’après elle, était la sortie. Bingo.
La tête hors de l’eau, reprenant une grosse bouffée d’air, Ella se mit à observer frénétiquement tout ce qui pourrait lui indiquer que tout c’était bien déroulé autour d’elle, Red semblait se secouer sur le bord d’un rochet, et toi… et si elle venait de tuer quelqu’un ? Sa pensée la rassurait pourtant immédiatement sur le fait qu’une noyade était bien plus douce qu’une balle. Quoi que… tout dépend d’où la balle perce. Elle déglutit quelque peu en barbotant jusqu’au bord afin de s’y appuyer, toussotant après avoir bu la tasse. Puis, elle se retourne une fois encore, avant d’afficher un sourire qui cachait nettement le soulagement qu’elle pouvait ressentir. Le meurtre n’était pas pour aujourd’hui.
« Ah. Je pensais m’être débarrassé de toi. »
Imitant presque à l'identique ta précédente réflexion, elle se hisse sur le rebord, jetant un oeil vers la hauteur que vous veniez de franchir. Et si l’adrénaline n’avait pas été de sortie, probablement qu’elle n’aurait pas pris ce risque.
My dreams they aren't as empty as my conscience seems to be. I have hours, only lonely, my love is vengeance that's never free. No one knows what it's like to feel these feelings like I do, and I blame you! No one bites back as hard on their anger ; none of my pain and woe can show through
Quand on est poursuivit, on ressent toujours cette adrénaline, qui trouble notre vue et force nos membres à continuer leur course sans se soucier de la fatigue ou des froissements que peuvent subirent nos muscles. Tous nos sens semblent focalisés sur la fuite et concentrés sur ce qui pourrait aider : on ne voit que devant nous, le reste est flou, on n’entend que notre cœur battre dans nos tempes et les pas derrière nous, on ne ressent qu’à peine les branches et feuillages qui nous fouettent, et seul le goût du danger éveille nos papilles pour nous rappeler les risques. Pourtant il freine, quand il se rend compte que vous arrivez au bord d’un précipice et manque d’ailleurs de plonger tant il allait vite. Au dessus du vide, il aperçoit les cailloux qu’il vient de frapper du pied s’éclater contre la roche pour finir dans l’eau et déglutit avant de relever la tête pour s’éviter le tournis dû au vertige. Il entend vaguement ta voix et tourne sa tête vers toi, avec la sensation que cet instant se passe au ralentis :
« De quoi ? » demande-t-il comme s’il n’avait pas écouté, alors qu’en réalité il n’avait surtout pas assimilé la requête, son regard interrogateur dessiné par des sourcils froncés.
Quand il réalise, avant même que tu ne répondes, que tu étais sérieuse, il hausse alors les sourcils et regarde le vide en battant des cils.
« Tu te fous de ma g... »
A peine sa phrase terminée que ta main le prend par surprise et le pousse à sauter. C’est à peine s’il se rendait compte qu’il chutait, son cœur se serrant dans sa poitrine et ses muscles se crispant avant que son corps ne se fasse engloutir par les eaux tumultueuses. Avec son poids et la vitesse du plongeon, il s’enfonce profondément dans l’eau et reprend ses esprits que lorsque ses yeux ne peuvent que constater la noirceur qui l'entoure. Levant instinctivement la tête, il aperçoit les rayons de la lune et pousse férocement sur ses pieds en retenant sa respiration pour ne pas avaler plus d’eau qu’il n’en a déjà dans ses poumons, et remonte à la surface pour prendre une profonde inspiration quand l’air fouette son visage. La tête en arrière pour faciliter l’arrivée d’air, il inspire bruyamment avant de revenir progressivement à la réalité : ta voix le ramenant d'ailleurs plus rapidement. Il baisse alors sa tête et te jette un regard noir, une de ses mains plaquant ses cheveux en arrière alors que l’autre essuie sèchement son visage pour l’égoutter. Il s’approche finalement de toi, d’un pas lent et contrôlé, et quand il arrive à ta hauteur et qu’il te domine de sa taille, il penche son visage au dessus du tiens et te regardes droit dans les yeux avant de murmurer, sans pour autant perdre en sévérité :
« Prières exaucées. »
Après un dernier regard plus vindicatif, il décide de sortir de l’eau en te contournant, les muscles crispés, comme s’il était agacé. C’est à peine s’il n'oublie pas ta présence, et ne t’accorde plus aucune attention quand il sort de l’eau, avançant sans réellement se soucier de savoir où il va.
I had a dream. I still believe... I'll be wearing the Crown.
A son sens, il n’y avait aucune raison pour toi de lui en vouloir. Peut-être avait-elle prit un risque énorme en sautant, mais au moins vous étiez toujours en vie et pour l’instant hors de portée des traqueurs. Puis, le risque en valait vraiment la chandelle, elle venait de poussé si loin son adrénaline qu’elle ne s’était jamais sentie aussi bien de toute sa vie. Mais, lorsqu’elle remarque ton regard, Ella déchanta immédiatement, ses mains stoppèrent de suite tout activité d’essorage de son haut et ses iris noisettes se mirent à te suivre tout en fronçant spontanément ses sourcils.
« Hey, je viens de te sauver les miches. »
Presque froissée par ton attitude, Ella grommela un instant dans son coin tout en croisant ses bras contre sa poitrine, tapotant de ses doigts sur son avant-bras de manière impatiente, bien trop fière pour demander pardon. Chose qu’elle évita évidemment de faire.
« Bien. Avant que monsieur ne s’en aille sur ses grands chevaux, frustré d’avoir été dépassé dans son orgueil ; sache que j’ai eus la visite de l’anima de ton frère. Et si tu veux mon avis, ça sent mauvais. »
Tout en secouant très légèrement ses chevilles afin de faire sortir l’eau de ses chaussures, elle jette un coup d’œil à Red, qui semblait visiblement tout aussi agacé que toi par la situation. Ou peut-être même… par son élue. Elle roule ainsi des yeux en soupirant bruyamment. Survolant le fait que les mâles étaient tous les mêmes, qu’importe leurs espèces. Et tout ça sans réellement se remettre un seul instant en question. Ce fut finalement d’un pas décidé, qu’elle avança vers ta direction, le regard furtif, munie d’un sourire léger et moqueur qui prenait place aux coins de ses commissures.
« Aller ne fait pas l’enfant, ramènes-toi. Je t’avais prévenue de rester tranquillement chez toi, dans ton canapé, comme tout bon citoyen modèle. Mais t’as une chance inouïe, je connais une bonne pizzeria à Glasgow. Je dois juste… retrouver ma voiture. »
Elle savait que sa voiture trainait aux abords de la forêt voisine, mais savoir où semblait être un réel challenge qu’elle ne saurait relever en pleine nuit. Il fallait avouer que même en plein jour son sens de l’orientation laissait à désirer. Ainsi, elle se remit en marche, tout danger semblant s’être envolés avant de se stopper, te fixant longuement en ayant presque oublié de te fournir ces explications capitales.
« Bref, il faut que tu saches que Clay et moi n’avons plus communiqué depuis ma fuite, soit depuis environ… quatre mois. Il y a quelques jours, le cerf est venue à ma rencontre. C’est pour ça que je suis revenue ici. Mais comme tu l’as compris, ils m’ont tendue une embuscade. Et me voilà. »
La renarde aurait pu déblatérer encore durant une heure, pour développer les soupçons qu’elle reprochait à Clay, pourtant, elle ne n’en dit pas plus. Se contentant du strict minimum non pas pour cacher son opinion, mais plutôt pour continuer à croire que son ami ne l’avait pas trahit. Bien qu’elle espérait qu’il ait juste besoin d’aide, elle priait également pour qu’il aille bien.
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Jetant un regard par-dessus son épaule en tournant un peu la tête, il distingue ta silhouette du coin de l’œil avant de rouler à nouveau son visage en face de lui dans un soupir las. Il continue de marcher, se contentant de t’écouter d’une oreille distante tout en se concentrant sur le chemin à suivre. Il connaissait cette forêt comme sa poche et savait que s’il ne pouvait rentrer chez lui, le bureau était l’option la plus envisageable, au moins pour un soir. Mais quand tu évoques le cerf de Clay, il fronce les sourcils et laisse son pied en suspend au-dessus du sol.
« Tu. As. Vu. QUOI ? » répète-t-il en détachant chaque syllabe et en se tournant très lentement vers toi, ses sourcils toujours froncés et son visage incliné. Secouant les mains quand tu parles de pizza pour te faire comprendre de le dispenser de ces futilités et d’en venir au fait, il recule soudainement son visage en arquant ses sourcils, un air étrangement neutre sur le visage, quand tu termines ton explication, ses mains se redressant alors, paumes vers le ciel, un air ébahis sur sa face et un timbre de voix incrédule. « Et c’est maintenant que tu m’en parles ? »
Riant nerveusement, il pose une main sur sa hanche et l’autre sur son front orienté vers le sol, son index massant longuement sa tempe avant qu’il n’essuie son visage de sa paume tout en prenant une profonde inspiration. Son regard se déplace de gauche à droite alors qu’il passe sa langue entre ses lèvres et finit par attraper sa lippe inférieur entre ses dents, restant ainsi, l’air songeur.
« Mais depuis quand t’as quitté l’alliance au juste… ? » demande-t-il sans vraiment attendre la réponse, tout en secouant la tête et en fermant les yeux avec lassitude. Dressant les sourcils en inspirant profondément, il bat des cils et relève finalement son visage. « On doit le retrouver. » lâche-t-il alors sur un ton plutôt ferme, faisant marche arrière pour retourner vers toi tout en levant le regard vers le ciel.
Apportant deux doigts à sa bouche, il siffle pour donner sa position à son faucon qui traverse le ciel rapidement avant de venir se poser sur une branche plus loin. James lui jette un regard avant de l’abaisser finalement vers toi.
« Je sais pas de quoi t’es au courant miss, mais depuis quelques temps des élus disparaissent dans les environs. Et si tu veux savoir, certains sont affiliés à l’alliance. Maintenant fais les maths, et tu comprendras que pour le coup, c’est pas ton ex-copine délurée le problème, mais bien la nouvelle folle dingue que t’as lésé : La résistance. » hochant une fois la tête pour appiuyer l’évidence de ses propos, il lève finalement les yeux au ciel et plisse ses lèvres qu'il essuie finalement de son index, marmonnant. « Bref, peu importe. VEL. »
Vel redresse alors sa tête et secoue légèrement son plumage en guise de réponse, comme s’il était prêt à recevoir ses ordres.
« Vol assez haut au-dessus de la forêt et essaie de repérer le cerf de Clay. »
Mais Vel détend soudainement ses ailes et fixe James comme s’il était désolé. L’élu fronce les sourcils et regarde son anima sans comprendre. Et quand enfin il saisit, il avance son visage un peu plus en avant comme s’il n’en revenait pas, avant que son regard ne se teinte d’une certaine rage.
« Mais c’est pas vrai… Oh et me fais pas ce regard tu veux ! J’en ai rien à foutre de ton règlement à la con. C’est la vie de mon frère dont il est question. »
Mais Vel détourne son regard et laisse à James l’occasion de pester un peu plus.
«Ouais-ouais, c’est ça. J’ai bien compris, va. » dit-il un octave plus bas, la frustration grandissant en son sein, avant qu’il ne tourne sa tête vers toi, soupirant avec résignation. « Tu l’as vu quand, et où ? »
I had a dream. I still believe... I'll be wearing the Crown.
L’élue s’arrêtait dans son élan, l’air dubitatif, avant de finalement te contourner non sans avancer une pique parfaitement fondée à son sens.
« En réalité, t’as aucun sens de l’humour je me trompe ? »
Elle donnait clairement l’impression de prendre les choses à la légère, pourtant cette attitude elle le devait uniquement à sa capacité d’adaptabilité qui semblait activée en permanence, c’était sa capacité la plus acquise, celle qui lui permettait de percevoir le bon côté des choses en continuité, comme si tous problèmes avaient forcément une solution, et dans cette situation précise ce qui la rassurait sur la condition de ton frère, aussi critique que la situation pouvait être, était le fait qu’elle savait que Clay restait Clay. Il possédait ce tempérament intelligent qui lui permettait d’échapper à bien des emmerdes. Ce qui ne semblait pas être réellement son cas lorsqu’on relevait sa position actuelle.
Finalement, un soupir s’échappait de ses narines alors qu’elle se remémorait la scène. Le cerf, à la lisière d’une route, au bord de forêt. Elle le revoyait. Lui, qui l’observait fixement avant de s’enfuir sans demander son reste. Il n’était resté que quelques secondes, mais ce laps de temps avait suffit à Ella pour comprendre que Clay avait besoin d’aide.
« Il est venu à Oban, là où je me suis posée durant plusieurs mois. Je ne l’ai pas recroisé depuis. »
Sauf qu’Oban était loin d’Edimbourg, loin de tout. Si l’anima avait traversé ces innombrables forêts, peut-être venait-il de plus loin encore ? Soudainement, elle fit volteface. Les sourcils froncés par une attitude réfléchie et concentrée.
« Pourquoi venir me voir moi, alors que toi t’étais juste… Oh. »
Elle te fixe longuement, prise subitement par une certaine illumination, et son silence fut marqué par ses gestes. Machinalement, elle se mit à fouiller les poches de ta veste jusqu’à y dénicher ton téléphone qu’elle s’empressa d’extirper de son emplacement. Vérifiant tout d’abord qu’il n’ai pas encore pris l’eau pour s’éviter un effort inutile, elle se dirige ensuite d’un pas décidé vers la cascade, jetant ainsi le cellulaire à la flotte sans ménagement avant de se retourner vers toi.
« Efface cet air ahuri immédiatement. Tu t’en trouveras un autre quand on aura sauvé ton frère. Qui que soit son ravisseur, toi, et l’ensemble de tes collègues êtes les mieux placés pour leur offrir les informations nécessaires sur nos positions sans que vous vous en rendiez compte. C’est comme ça qu’ils contrôlent les forêts, ça parait évident. Alors pour l’instant tu vas prendre un repos. Et si tu te fais viré… je t’offrirai une place de femme de ménage dans mon bar. Aller, en route. »
Red, vraisemblablement attentif à toute cette mise en scène depuis le début, te fixait moqueur durant de longues minutes avant de se décider à suivre son élue à travers les bois.
« Ah et… si t’arrive à trouver le chemin jusqu’à ma caisse, j’envisagerai peut-être une augmentation dès le premier mois. »
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L’humour ; certains disaient qu’il n’en manquait pas, d’autres le trouvaient trop renfrogné. Visiblement tu avais choisi ton camp, mais sans doute que son récent comportement avait facilité ton choix. Et s’il pouvait n’en avoir que faire de ton avis sur la question, il ne prenait pourtant pas la peine de surenchérir de façon désagréable comme ses pensées le lui dictaient, préférant se taire et serrer ses lèvres l’une contre l’autre, un regard plus blasé dans les yeux. C’était presque offensant en réalité. Il était drôle. Très drôle. C’était juste pas le moment. Il décide finalement de prendre une profonde inspiration, son regard se détournant ailleurs, histoire de se détendre un peu. Rien ne servait de stresser, c’est pas ce qui sauverait Clay. Mais il avait l’impression d’avoir faillit à son rôle de grand frère – une fois de plus.
« Oban… ça fait une petite trotte d’ici... » soupire-t-il assez songeur en regardant l’horizon à travers les feuillages.
Et alors qu’il s’apprêtait à utiliser sa capacité pour connaître le chemin le plus court pour s’y rendre, tu reprends la parole et le fait hausser un sourcil. Il tourne un peu sa tête pour te regarder du coin de l’œil, d’un regard interrogatif souligné par son arcade sourcilière courbée avant de finalement arborer un air moins décontracté qu’auparavant.
« Hey. J’aime pas cet air là... » marmonne-t-il en fronçant les sourcils, reculant d’un pas quand tu t’approches sans pour autant pouvoir t’empêcher d’avancer plus. Quand ta main fouille sa poche, il courbe un peu son corps pour s’éloigner et redresse la main en prenant un air d’ahuri. « HEY ! TU FOUS QUOI ? Si tu voulais tenter un rapprochement physique… Suffisait de… »
Il fronce les sourcils en voyant son téléphone dans tes mains, et se posant un milliard de questions sur l’intérêt que tu pouvais lui porter, il finit par écarquiller les yeux quand il plonge dans l’eau. Ouvrant sa bouche presque immédiatement, ses épaules s’affaissent et il montre le lac plusieurs fois de la main avant de soulever ses bras avec un air con sur le visage, les bougeant dans toute sorte de direction comme s’il cherchait à comprendre avant de les apporter à sa tête et de se tourner face au lac.
« Y’avait mes… Clara. » lâche-t-il sur un ton de deuil, ses sourcils s’abaissant tristement alors qu’il roule la tête avec dépit pour pincer l'arrête de son nez entre son pouce et son index, sa main libre sur sa hanche. « Oh et Jennifer aussi. Si tu savais les jambes qu’elle... »
Pourtant bien parti sur sa lancée, il pince ses lèvres et s’arrête de parler, relevant ses yeux vers toi en réalisant que c’était pas forcément le moment de se plaindre pour les plans potentiels de ses futurs soirées. Mais... Quand même.
«C'est la première fois de ma vie qu'une femme réussit à éliminer toute la concurrence en si peu de temps... Je te préviens. T'as intérêt à en valoir le coup. »
D’un faux air menaçant, il te reluque et finit par te dépasser avant de pester un son qui pourrait ressembler à un amusement ironique à ta réflexion. Secouant la tête, il continue d’avancer et guette ta voiture avant de plisser sa joue pour refermer légèrement un de ses yeux d’un air d’incompréhension, s'arrêtant dans sa marche.
« Mais en fait elle ressemble à quoi ta caisse ? »
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Ella t’observe attentivement, un sourcil arqué appuyant son étonnement sans savoir réellement si elle devait se mettre à rire, ou attendre sagement que ton spectacle humoristique se termine. Pour le coup, elle opta pour l’humour en usant d’un sourire toujours aussi moqueur que les précédents, non sans oublier d’en rajouter une couche comme si ses actes jusqu’à présent n’avaient pas suffi à bouleverser ta tranquillité :
« Pleure pas, Clara Morgan et Jennifer Anniston seront toujours dans ta télé lorsque tu rentreras chez toi. Mais non. Je suis désolée… J’ai pas de talents d’actrice, je sais pas simuler si c’est ce à quoi tu faisais référence. »
Son amusement étira le coin de ses commissures en un sourire plus franc, bien plus joviale et ce, jusqu’à ce qu’elle reprenne finalement un ton un peu plus sérieux en poursuivant sa route après avoir rattrapé tes pas. Elle jette quelques coups d’œil autour de vous par la même occasion, afin de repérer de potentiels indices qui pourraient l’aider à se repérer, chose qui ne tarda pas à devenir utile.
« Et bien c'est une… »
Finalement, elle s’arrête en croisant le sentier qu’elle avait emprunté à son arrivée, le suivant sans prendre la peine de finir sa phrase et se stoppe net en jaugeant agréablement la vue qui s’offrait à elle, et plus précisément sur sa Ford Mustang des années 1968 qu’elle venait de retrouver. Elle hausse les épaules en te lançant un regard en biais, avant de faire un bref signe de tête en direction de Red, lui indiquant qu’il devait rentrer, chose qu’il fit rapidement sans broncher en disparaissant dans les fougères. Un peu trop content de pouvoir retourner à ses occupations et à sa sérénité bien mérité après cette soirée on ne peut plus mouvementé, c’est dire qu’on s’habitue vite aux bonnes choses.
Elle sort finalement ses clés en s’approchant du côté conducteur, et alors qu’elle s’apprête à s’installer au volant, elle se retourne, un pied toujours dehors.
« Ok, tu mets pas de boue sur mes tapis et t’oublies pas de faire gaffe aux branches en ouvrant la portière, ça fait des rayures ces saletés. »
Une fois sur son siège, elle referme la portière derrière elle avant d’introduire sa clé dans le but de réveiller le moteur. Une chance pour elle qu’elle soit toujours là. Qui sait ce qui serait arrivé si les sbires de l’Alliance étaient passés dans le coin, et ce qu’ils auraient fait s’ils avaient reconnu sa voiture. En un rien de temps, ils se seraient probablement empressés de la déplacer, ou pire ; de lui crever les pneus pour pas qu’elle puisse s’enfuir à nouveau. Et elle avait assez fait de cardio pour les semaines à venir. Elle observe l’heure une fraction de seconde une fois le contact allumé, avant de pousser un soupir en effectuant un calcul rapide. L’aiguille se rapprochait dangereusement des minuits, le temps qu’elle roule jusqu’à Oban, il sera environ deux heures du matin. Voir plus. Elle plisse ses lèvres avant d’apporter ses doigts à sa chevelure brune tout en réfléchissant.
« Bon, deux choix s’offrent à toi. On prend un hôtel à Glasgow et on attend demain matin pour se rendre à Oban, ou on roule dès maintenant jusqu’à chez moi. Dans les deux cas, on devra attendre que le jour se lève pour repérer le Cerf ; en admettant qu’il se repointe là-bas. »
Elle n’avait plus dormi depuis un bon petit moment déjà, mais pour l’instant la fatigue n’influençait pas sur l’un de ces deux choix, car elle ne la ressentait tout simplement pas. Même si elle était sûre de s’écrouler dès qu’elle retrouverait contact avec un lit.
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