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Érudite enseignante à l'Académie des Lions (Alliance)
Mer 27 Fév - 21:15
the devil in disguise
La lumière aura beau foncer le plus vite possible, elle verra toujours que les ténèbres sont arrivées les premières. Terry Pratchett
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Des remous sous la surface de l'eau me firent comprendre que l'homme était en train de frotter son bras. Il n'était pas blessé là pourtant ? Je le fixais avec attention. Je n'étais pas très à l'aise en sa situation. Il cherchait à se montrer aimable, mais tout m'incitait à penser le contraire. Les circonstances de notre rencontre, son air mystérieux, la manière dont il ne cesse de s'humidifier les lèvres, comme le ferait un ... Un serpent. J'imaginais ce gars tel un serpent. Un boa qui, sans un bruit, nous fait penser qu'il est inoffensif. Puis, lorsque nous baissons notre garde, il s'enroule autour de notre cou pour nous étouffer. Je fermai les yeux, lâchai un soupire bref qui éjecta tout air de mes poumons, comme pour me vider de ces idées malsaines. Je ne le connaissais pas. Il était blessé. De ce fait, il n'était certainement pas au meilleur de sa forme. Et en plus, il était de mon côté. La marque qu'il me montra me le prouva. Le triangle. Deux Elus face aux chasseurs. Ayant désormais la preuve de son identité, je devins encore plus anxieuse à l'idée que des chasseurs pouvaient traîner quelque part dans les bois, tapis dans l'ombre, prêts à surgir à tout moment pour nous faire du mal.
Suite aux dires de l'homme, je posai mes mains sur mes deux bras, à la hauteur de l'endroit où se trouve le triangle, dissimulé sous mon t-shirt à manches longues. Je me sentais mise à nue. Il savait tout de moi alors que je n'avais aucune idée de qui il était. Je pouvais presque sentir le sifflement du serpent à mon oreille. Un frisson désagréable remonta mon échine. Il se leva lentement, attrapa son haut qui traînait sur la plage. Il m'expliqua que l'eau ne le soignait pas et il n'aurait pas eu besoin de me le dire pour que je le remarque. Sa plaie était toujours là, béante, sur son abdomen. Elle était si impressionnante que je me demandais comment il faisait pour être encore vivant. L'un de ses dons d'Elu devait certainement être en rapport avec ça. Mais il refusait de me dire quel était son Anima. Sous prétexte que je pourrais m'en servir contre son grés. Ses mots me contrarièrent. Je bondis sur mes jambes, les poings serrés. -Et moi alors ?! Tu semblais savoir pour mon rôle et mon Anima avant même que je ne te rencontre ! Mon regard bleu azur brillait d'incertitude. Je ne savais que croire. Comment pouvais-je lui faire confiance alors que j'ignorais tout de lui, jusqu'à son prénom ? -De toute manière, pourquoi devrais-je te faire confiance ? Qu'est-ce qui me ferait croire que tu n'enchaînerais pas mensonge sur mensonge ?
Well I know there can come fire from the sky to refine the purest of kings and even though I know this fire brings me pain
Il fronce lentement les sourcils et te dévisage longuement. Il laisse le silence insinuer dans tes veines les vertus du calme, s’offenser ou se défendre de tes allégations instantanément ne ferait que prouver sa culpabilité. Il inspire alors profondément et soupire de dépit, fixant le haut qu’il dépliait pour l’enfiler très lentement, prenant garde à ne pas titiller davantage la blessure qui, si elle n’était pas mortelle, restait douloureuse. Il grimace lorsqu’il descend son t-shirt et recouvre son torse avant de se rapprocher de toi et de souffler calmement :
« - Ton oiseau s’est posé à tes côtés quand j’étais allongé sur le sol et me fixait. Je suppose qu’on ne rencontre pas tous les jours un oiseau qui s’intéresse de près à la survie d’un homme. » Il plisse les lèvres et fait mine de réfléchir avant de souffler : « - Peut-être les vautours… Mais outre le désert et la savane, je ne vois pas ce qu’ils feraient dans une forêt verdoyante où les frondaisons dissimulent avec aisance tout ce qui se passe en son sein. »
Il passe sa main sur sa nuque et la craque légèrement. Même s’il était en difficulté, physiquement, son mental lui permettait de tenir. Sa capacité de blocage l’aidait aussi à faire abstraction de la douleur et rester debout. Comme si tout ce qu’il avait enduré jusqu’ici n’avait été que fiction.
« - Je ne te demande pas de me faire confiance. Tu m’as aidé, et je t’en remercie. »
Il arque un sourcil et t’offre un léger sourire, mutin… presque innocent. Il hausse finalement les épaules et ajoute :
« - Je te suis redevable à présent. Et il me faut honorer ma dette à tes côtés avant que je ne disparaisse. Tu n’as pas besoin de me faire confiance pour ça, ni même de discuter. C’est toi qui choisis. »
Il savait pertinemment que tu allais refuser sa reconnaissance. Il allait insister et tu finirais par céder, te mettre en position de force allait indubitablement t’amener à lui faire confiance ou tout du moins, à lui accorder une certaine sympathie. Si ce n’est baisser quelques barrières de défenses qui montaient et descendaient en fonction de la fluctuation de votre conversation.
Érudite enseignante à l'Académie des Lions (Alliance)
Mar 12 Mar - 21:21
the devil in disguise
La lumière aura beau foncer le plus vite possible, elle verra toujours que les ténèbres sont arrivées les premières. Terry Pratchett
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Le regard brûlant de contrariété, je fixais l'homme grimaçant lorsqu'il remettait son t-shirt. Il m'expliqua comment il avait su pour mon rôle d'élue. Visiblement, Echo s'était posé par mégarde à ses côtés lorsque j'avais rencontré l'homme. Intérieurement, je grondai l'oiseau pour avoir agi pareillement. Les rouge-gorges étaient connus pour être des oiseaux sociables, bien souvent appelés "les compagnons des jardiniers". En réalité, ils n'étaient que des ventres sur pattes, puisqu'ils suivaient de prêt le jardinier entrain de ratisser et ramener les vers de terre frais à la surface. Ces oiseaux étaient dociles et il était vrai qu'un passionné d'ornithologie ne se serait peut-être pas douté qu'un rouge-gorge s'approche d'aussi près. Mais cela avait suffi pour mettre cet homme sur la piste de l'anima et cela avait porté ses fruits. Il était beaucoup trop perspicace et chanceux, ce qui m'énervait d'autant plus.
De manière quasi inattendue, il me remercia de lui être venu en aide. Surprise, mon poing se desserra, comme flattée dans le sens du poil. Cependant, il continuait de porter ce sourire, curieux, se voulant rassurant. Il ajouta qu'il m'était redevable, alors qu'en réalité, je n'avais pas fait grand chose. Je m'étais simplement chargée de l'aider à l'accompagner jusqu'au lac. Sa blessure était toujours bel et bien présente, pouvant s'infecter à tout moment. Pour moi, tant qu'il ne se rendait pas dans un hôpital, je ne pouvais l'imaginer tiré d'affaire. Pourtant, il semblait bien plus confiant que ce que je ne pouvais l'imaginer. -Disparaître ? répétai-je. Pourquoi devrais-tu disparaître ? Je finis par hausser les épaules, à la recherche d'un service qu'il pourrait bien me rendre. Vraiment, je ne voyais pas quoi. Je n'étais pas en situation de détresse, j'avais des vivres, je n'étais même pas perdue. Et je me méfiais bien trop de lui pour lui confier quelque chose d'intime. Il en savait déjà suffisamment à mon sujet... -Au point ou j'en suis, je me contenterais de juste connaître ton prénom. Avec tout ce que j'avais fait pour lui, il me devait bien ça, non ? Un prénom m'aiderait à mieux identifier ce visage, à mieux le connaître. Pour autant qu'il me dise la vérité. J'avais un drôle de sentiment. J'avais l'impression qu'il me disait la vérité mêlée à une pointe de mensonges. Mais comment démêler le vrai du faux ? Ce gars allait me faire virer folle. C'était certain.
Well I know there can come fire from the sky to refine the purest of kings and even though I know this fire brings me pain
Tout le monde le considérait comme un monstre ou comme une arme de guerre. Peut-être qu’ils avaient raison. En réalité, il n’y avait que quand il se battait contre un véritable monstre qu’il se sentait vraiment humain. À défaut de ne pouvoir vivre pleinement et sereinement en compagnie des siens, il devait sans cesse leur cacher qui il était et se soustraire à sa première nature pour entrer dans le monde de la seconde, sans jamais y trouver sa place. Il passe très lentement sa main sur sa nuque et fronce les sourcils, dans une expression qui se voulait soucieuse.
« - Et bien, je ne compte pas m’attarder là où des hommes s’amusent à chasser les siens pour le plaisir du sang. »
Il plisse les lèvres et hausse finalement les épaules. Ce simple geste lui extorqua une grimace de douleur alors qu’il entendait déjà les quelques commentaires railleurs de Serket concernant sa bêtise. Il fronce les sourcils, frustré de s’être mis dans une situation aussi pitoyable que grotesque. Lorsqu’il s’avance lentement vers toi, il pousse un léger soupir et plonge son regard dans le tien.
« - Al. » Siffla-t-il du bout des lèvres. Il ne te mentait pas, préférant garder une relation plus ou moins équitable. Même s’il ne te délivrait pas son nom entier. L’Alliance connaissait son histoire et il ne serait pas surpris qu’une légende naisse de terribles mensonges que les lions pondent dans l’esprit de ses pions. Il devait donc prendre les précautions nécessaires pour que tu ne découvres pas tout de suite qui il était, au risque d’être à nouveau pris pour cible. Il avait une mission à accomplir, un objectif à atteindre… pas question qu’une imprudence puisse réduire à néant tous ses efforts.
« - Et je peux avoir le tien, blondie ? Ou on passe directement par la case échange de mails ? »
Un léger sourire écorche ses lèvres et il ne peut réprimer son rire railleur, qu’il regretta aussitôt. Il porte sa main à son abdomen et bascule sa tête en arrière en soufflant longuement de dépit. Cette journée allait s’avérer assez longue. Il était à court d’idée pour t’extorquer quelques informations concernant l’Alliance, et plus la conversation s’éternisait, plus il supposait que tu ne disposais pas des infos dont il avait besoin.
Ses céruléennes plongent dans les tiennes et une étrange nostalgie lui serre la gorge. Son front se plisse délicatement, tu étais plutôt jeune et naïve. La pureté même. Dans ce monde, tu faisais distordre les harmonies… il trouvait ça particulièrement triste. Le monde était voué à l’échec. Vos querelles, vos camps vous vouaient à être ennemis à jamais. Le sang entraîne le sang, la haine entraîne la haine. Tous ces carnages imprègnent les terres d’animosité, préparant de futurs conflits. Le vôtre allait probablement être le plus mélodieux.
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Des remous sous la surface de l'eau me firent comprendre que l'homme était en train de frotter son bras. Il n'était pas blessé là pourtant ? Je le fixais avec attention. Je n'étais pas très à l'aise en sa situation. Il cherchait à se montrer aimable, mais tout m'incitait à penser le contraire. Les circonstances de notre rencontre, son air mystérieux, la manière dont il ne cesse de s'humidifier les lèvres, comme le ferait un ... Un serpent. J'imaginais ce gars tel un serpent. Un boa qui, sans un bruit, nous fait penser qu'il est inoffensif. Puis, lorsque nous baissons notre garde, il s'enroule autour de notre cou pour nous étouffer. Je fermai les yeux, lâchai un soupire bref qui éjecta tout air de mes poumons, comme pour me vider de ces idées malsaines. Je ne le connaissais pas. Il était blessé. De ce fait, il n'était certainement pas au meilleur de sa forme. Et en plus, il était de mon côté. La marque qu'il me montra me le prouva. Le triangle. Deux Elus face aux chasseurs. Ayant désormais la preuve de son identité, je devins encore plus anxieuse à l'idée que des chasseurs pouvaient traîner quelque part dans les bois, tapis dans l'ombre, prêts à surgir à tout moment pour nous faire du mal. 
