Coaching made in Confrérie

Pourquoi avoir choisi un instructeur militaire pour officier comme « Coach » ? Cameron repensa au jour où l’un des élus de l’araignée s’était approchée de lui pour lui proposer un poste à la Confrérie. Il se souvient de la réaction de Lyre et de son ombre, elles avaient été incommodées dès l’instant où l’inconnu s’était approché. Il s’était présenté sommairement et sans fioriture.

Il avait déjà eu vent de la situation entre l’Alliance et la Confrérie. En apparence, le Projet de l’araignée était intéressant, mais elle avait besoin de mettre de l’ordre dans ses troupes. Que l’on enseigne l’ordre et la discipline aux jeunes pousses qui la rejoigne et qu’on leurs apprennent à utiliser leurs capacités. C’était aussi une occasion de faire du « bourrage de crâne » ! Comme à l’Académie ou à l’armée, apprendre et accepter la chaine de commandement était essentielle.

Bref, un programme réjouissant ! Un temps, il avait réfléchi à la possibilité de rejoindre l’Alliance… ce qui eut pour effet de mettre fin à sa relation avec un rouge gorge un peu trop bruyant. Du coup, il avait accepté l’invitation quelques jours après que l’oiseau en question fut parti vers des cieux plus clément. « Pétocharde » pensa Cameron en écartant son ex de ses pensées.

Il jeta son sac sur le petit sofa de la salle d’entrainement.

Cet espace lui avait été alloué pour former les recrues, mais il avait longtemps servi de débarras. Il y avait retrouvé d’innombrable boites de chaussures. Si bien, qu’il s’était demandé si les élus de l’araignée partageaient le même nombre de pied que leur anima. Il avait passé des journées entières à ranger pour tenter de décomposer cette énorme pièce en plusieurs zones d’exercice, selon les affinités des élus et des potentiels. Il avait aussi ajouté plusieurs outils et instruments de musculation.

A droite, on peut y retrouver une zone dédiée aux capacités liées aux éléments. Il avait laissé les outils utilisés la veille : des bassines d’eau et d’huile, les restes d’un petit brasier dans une cheminée murale, quelques ventilateurs vétustes, un bac à sable contenant quelques pierres. Dans le fond de la pièce, des armoires démesurées s’adosser sur toute la longueur du mur. Elles contenaient difficilement tout ce que Cameron avait pu rassembler. A côté de ces dernières, des haltères mal rangés gisaient sur le sol.  A gauche, le sofa sur lequel il s’était assis, le tapis plein de poil de Lyre et la table basse branlante qui l’accompagnait. Au fil des entrainements, cet endroit était devenu son bureau. Au centre de la pièce, une large et sommaire zone de combat avait été agencée avec de vieux tatamis volés dans un dojo abandonné.

Il sourit en imaginant son ancien instructeur pénétré dans cette soi-disante salle d’entrainement. Pour une personne normale cet espace ressemblait plus à une vieille salle de torture, qu’à une salle d’activité moderne. Il laissa échapper un éclat de rire quand il songea à tous les tourments qu’il avait faits subir et qu’il faisait encore subir à Aurore, sa meilleure pupille désigné comme protectrice du fort. Cette petite hargneuse lui avait redonné le goût à l’éducation et à l’accompagnement. Il lui arrivait même parfois de déclencher ses colères uniquement pour la voir vociférer dans les couloirs du fort. Cette pièce était peut-être belle et bien une chambre des tortures finalement.

Il abandonna son canapé pour atteindre le balcon. Le soleil venait à peine de poindre à l’horizon. Il inondait de lumière les montagnes verdoyantes de la Vallée de Glen Affric et le mystérieux Lac du Loch Ness au sud-ouest. Au centre de ce tableau peint de couleur d’or, la ville d'Inverness sortait doucement de la torpeur nocturne. Elle était le centre administratif et le pôle d'attraction de toute la région des Highland, mais restait une ville où vous pouviez encore vous réveiller sans sentir l’odeur des pots d’échappement.

Avantage stratégique ou non, le fort donnait une large vision des principaux axes de communication de la ville. S’il n’avait pas été écarté de la conscience collective par le pouvoir du Caméléon il serait surement une attraction prisée par les touristes.

Un son le sorti de ses pensées…