Bow and arrow

Écoutant d’une oreille attentive tes mots, son regard se perd à nouveau dans les flammes. Un fin sourire étire ses lèvres doucement avant de s’élargir quand ton épaule entre en contact avec la sienne. Ce geste provoque un rire rapidement étouffé, pour qu’elle puisse arborer un faux air de réprimande à peine crédible, quand son regard roule de son épaule à tes yeux, un sourcil arqué.

« C’est ça. Profite, avant que le confort et le luxe ne me rappellent qui je suis. » lâche-t-elle dans un sourire en coin avant de boire le plus possible de son café et de vider le reste au-dessus du feu.

Elle se donne alors l’élan nécessaire pour se relever et tend sa nuque pour la masser de sa main, remuant légèrement ses omoplates à l’aide d’un petit mouvement circulaire de son épaule. La douleur la fait grimacer et lui rappelle à quel point le confort d’un lit était réparateur. Un soupir s’extirpe alors de ses lèvres qu’elle finit par pincer dans un sourire amer.

« Tu n’imagines pas ce que je vais devoir débourser en kinésithérapie pour rattraper cette nuit à l’état sauvage. » se plaint-elle en retirant sa main de sa nuque et en articulant une dernière fois ses épaules. « Occupe toi de rassembler nos affaire, je vais défaire la tente. »

Aurore s’avance jusqu’au sac et récupère un jean qu’elle enfile sans perdre plus de temps, rentrant le devant de son t-shirt dans sa ceinture avant d’ajuster sa veste en laine et ses cheveux ensuite. Après ça, elle retourne à la tente et la regarde longuement comme s’il s’agissait d’un casse-tête chinois, regrettant déjà sa décision. Ses yeux remarquent les piquets et elle hésite longuement, pinçant l’intérieur de sa joue avec ses dents. Après un moment de réflexion, elle se baisse et décide de retirer le premier piquet, non sans grogner de mécontentement quand elle reçoit des résidus de terre sur le bas de son jean. Mais quand elle arrive au deuxième piquet, un faux mouvement dû à ses gestes brusques rompt son ongle presque immédiatement, et elle peste en se redressant, attrapant sa main « handicapée » de l’autre pour regarder les dégâts. Elle serre la mâchoire et relève lentement son regard énervé en direction de son nouvel ennemi juré, et sous l’impulsivité, décide de tirer brusquement sur la tente pour tenter de décrocher les autres piquets, en vain.

« Mais. Tu. Vas. Te… Détacher, oui. » lâche-t-elle avec frustration en tirant entre chaque mot sur le tissus qui se déchire parfois mais sans céder, avant de finalement laisser tomber dans un souffle agacé en affaissant ses épaules, l’air et le ton résigné : « Aleks... »

Dans une petite moue abattue, elle bascule sa tête en arrière pour deviner ta silhouette du coin de l’œil, tenant toujours la tente dans les mains.

« Je crois qu'elle m'en veut. »

RATHER BE
THE HUNTER
than the prey

ft.@Aurore Rosenwald

Il se taisait et descendait son regard dans le tien. Ses céruléennes étaient empreintes d’une douceur qu'il ne se connaissait pas et qu’il ne pouvait décemment croire porter. Il relève son regard lorsque tu te redresses, un léger sourire étirant la commissure de ses lèvres dans un rictus espiègle :

« - Ne répète pas les mêmes termes à Lex, lorsque l’on rentrera. » Sa voix était monotone et rehaussait son ton à la fin de sa phrase pour souligner l’humour qu’il venait d’avoir. Certes, ce n’était pas dans ses habitudes, mais le moment était opportun et tout était fait avec une telle spontanéité qu’il ne trouvât pas la force de réprimer son simple naturel.

Il humecte ses lèvres et secoue la tête avec une certaine résignation, bien loin de s’arrêter à cette plaisanterie douteuse, il ajouta dans un soupir : « - Cela aurait pu être pire. ~ »

Il hausse les sourcils furtivement dans une expression presque provocatrice et joueuse. Il se recule finalement pour se rapprocher des sacs et se cambre avec lenteur pour contempler le reste de vos effectifs et pouvoir s’assurer que vous disposiez de tout le nécessaire pour continuer votre périple. Lorsqu’il se cambre pour attraper son sac, son dos semble lui rappeler la position qu’il avait prise cette nuit et le peu de sommeil qu’il lui avait accordé. Il crut entendre un ricanement de Serket avant d’être interpellé par tes mots. Il fronce les sourcils et tourne son visage vers le tien, toujours accroupi avant de réprimer un rire et d’arborer un large sourire, découvrant sa dentition il secoue la tête et répète à lui-même :

« - Défaire la tente ? » Comme si cette simple proposition relevait de la fiction. Il entrouvre les lèvres et perd un bref instant son sourire lorsqu’il voit ta silhouette se rapprocher du monstre qui hantait tes cauchemars. Il agrandit les yeux et lance une œillade à Serket, qui s’il avait eu l’avantage d’avoir un visage, aurait pu arborer toute son hilarité.

- Elle va se faire mal.
- Peut-être pas.
- Ah ?

Il range les sacs et te regarde du coin de l’œil, son sourire prend plus d’ampleur et il doit se faire violence pour ne pas laisser son rire éclater. Qu’importe de la fatigue à la situation, quel était le facteur déterminant pour susciter une telle hilarité autant chez l’élu que chez son Anima. Il accueillait le sentiment avec une légèreté nouvelle qui surprenait presque son animal totem. Il se redresse alors et s’avance tout près de la tente, t’offrant un large sourire avant de te faire un clin d’œil :

« - Tu n’es pas forcée de pouvoir démonter une tente pour prouver ton utilité. »

Il lève sa tête et se rapproche des pieds de la tente et commence par défaire les liens et les cravates.

« - Chaque nœud est important, en déliant le tout tu libères un peu de tension pour faciliter le pliage. »

Il te lance un regard et te désigne l’opposé de la tente d’un geste bref du menton en ajoutant : « - Tu peux le défaire en même temps que moi ? On va éviter de tout laisser s’écrouler. »

- Tu sais le faire tout seul, Aleks.
- Ah oui ?
- Je ne te savais pas si gentleman.
- Drôle de perception de la galanterie.

Quand ta silhouette s’approche, elle se détend doucement et relâche le tissus pour se reculer et te laisser la place. Repérant ton sourire amusé, elle prend une mine faussement vexée et son corps suit dans une petite moue abattue. Mais à ta réflexion, elle ne peut contenir un sourire et détourne le regard alors que ses lèvres s’étirent un peu plus malgré elle. C’est là qu’elle roule une épaule doucement pour la faire rejoindre son menton et qu'elle te jette un regard amusé avant de baisser ses yeux vers son ongle abîmé.

« C’est vrai. Mais je m’en sors plutôt bien… ça aurait pu être pire. » lâche-t-elle sur le même ton que tu avais emprunté plus tôt, avant de déplacer son regard de son ongle à ton dos, puis de le remonter vers le tiens, de façon plus suggestive.

Arborant un sourire plus malin, elle finit cependant par se concentrer sur tes gestes et hoche une fois la tête quand tu l’invites à t’imiter. S’approchant de son côté de la tente, elle fait jongler son regard entre tes mains et la tente pour reproduire la même chose. Une fois réussi, elle savoure l’affaissement de la tente comme si elle venait de voir son ennemi tomber sur le terrain. Un sourire en coin, elle redresse son menton fièrement et toise le tissus d’un air victorieux avant de s’en éloigner pour sortir son paquet de cigarette.

« Je te laisse lui mettre le coup final. J’ai eu ce que je voulais. »

Elle attrape entre ses dents une clope et l’allume avant de la récupérer à l’aide de son index et de son majeur, pour souffler une longue fumée sur le côté.

« Au fait, t’as pensé ce plan jusqu’au bout ? »

Si James venait à refuser de coopérer, il fallait savoir quelles en seraient les conséquences au préalable, pour éviter toute surprise. Et comme si elle ne s’intéressait pas à la réponse, et que la question était là juste pour te faire réfléchir à cette possibilité, elle s’éloigne de toi et récupère son sac pour le fermer correctement et le jeter sur son épaule. Le soleil s’étant levé, elle peut repérer à l’autre bout du lac une petite maison modeste accessible grâce à un pont ; fronçant un peu les sourcils, elle regarde le chemin qu’il vous reste à parcourir et plisse ses lèvres vers le bas.

« Eh bien. Dans tous les cas j’imagine qu’on va pas tarder à le découvrir. » lâche-t-elle à voix basse tout en sortant de la poche avant de son sac une photo prise par un satellite Google pour comparer la maison d’en face avec celle de l’image et vérifier l'efficacité sa mémoire visuelle.  Google map devait décidément être l’outil principal de tous les chasseurs de prime. « C’est juste de l’autre côté du lac, on qu’à emprunter le pont et on y sera rapidement. »

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ft.@Aurore Rosenwald

Son regard s’attarde sur ta silhouette alors qu’il défait la tente en deux coups de mains. Il incline son visage et arbore un léger sourire, abstrait, presqu’absent lorsque tu lui indiques que ton travail n’ira pas plus loin que ce léger petit coup de main. Il relève son menton et s’avance sans demander son reste, sans protester, pour plier cet habitat de fortune qui n’avait connu qu’une silhouette dans sa couche. Il humecte ses lèvres et s’accroupit, te lançant une œillade à la dérobée. Il se surprenait à contempler ton apparence, ta façon de te tenir et les vêtements que tu portais avec une fausse négligence. Ni les fleurs blanches ni les vêtements sobres ne sont faits pour toi. La couleur qui te va le mieux était le rouge de la passion. C'est la couleur des amaryllis qui flamboient dans les champs. Impétueuses, libres, tellement obsédée par l’adrénaline qu’elles ne craignent pas de faner au contact du soleil ou de la pluie.

Il secoue finalement la tête en soupirant et range la tente dans le sac prévu à cet effet. Son dos se crispe à ta question. Il se redresse et tourne un regard impérieux vers le tien.

« - Il va coopérer. »

Sa détermination était telle, que chaque homme aurait pu croire ses paroles comme légitimes et vérité avérée. Même si le hasard du futur imposait à une telle audace, une pointe de scepticisme. Il humecte lentement ses lèvres et se rapproche des sacs avant de prendre le sien et de le glisser sur son épaule. Il n’y avait plus de temps à perdre, déblatérer sur la plausible résistance d’un élu avide de liberté était chose inutile. Il savait pertinemment qu’il était possible qu’il refuse purement et simplement de protéger leurs intérêts, mais il était hors de question qu’il se réduise aux méthodes des lions.

Il remonte lentement sa tête et entrouvre les lèvres. Secouant la tête avec dépit. Vous aviez perdu énormément de temps pour rien, vous étiez proche du but depuis la veille. Il passe sa main sur son visage et s’avance alors simplement en soufflant :

« - Allons-y. »

Après quelques minutes de marche, face au pont, il s’arrête brutalement. Son regard admire le pont avec minutie pour s’assurer que ce dernier ne soit pas piégé par le Faucon. Un léger sourire ironique au bord des lèvres. Il était lui aussi de la forêt, et savait pertinemment qu’on ne pouvait laisser son habitation en vue sans prendre quelques précautions. Il profite de son arrêt pour siffler à ton attention, sans prendre la peine de se retourner :

« - Quoi qu’il arrive, on ne le tue pas. C’est compris ? »

Tout était minutieusement calculé, juste avant de traverser le pont, il voulait connaître ta position, ta réaction et surtout ta résignation quant à ses méthodes. Il savait pertinemment que Lex pourrait peut-être céder à une telle exaction s’il se sentait acculé, mais pas lui.

Les yeux rivés dans ta direction, Aurore fronce légèrement les sourcils à ta première intervention. Pourtant elle préfère ne pas répondre, non pas pour éviter de te contrarier, mais bien parce qu’elle savait qu’il n’y avait rien d’intelligent à confronter vos avis maintenant. Elle hoche simplement la tête et t’emboîte le pas, ses yeux fuyant ta silhouette pendant cette marche silencieuse. Pour la première fois depuis le début du voyage, elle chérissait ton côté peu loquace. Mais alors que tu t’arrêtes devant le pont, elle poursuit encore quelques pas seulement et finit par s’arrêter dans ton dos. Le silence qu’elle laisse s’installer involontairement après ta question charge l’atmosphère d’une lourdeur insupportable. Elle fixe vaguement ton dos, sa mâchoire se crispant alors qu’elle déglutit de force.

« Aleks... » murmure-t-elle en tournant la tête, entrouvrant ses lèvres pour coincer sa langue à la commissure. « Tu ne crois quand même pas que... »

Elle secoue finalement la tête et un rire nerveux s’étouffe dans sa gorge, alors que Vel siffle le ciel à toute vitesse et fait ronde au-dessus de vos têtes avant d’atterrir derrière le chalet de James. Aurore avorte l’idée de mentir assez rapidement et retrouve son sérieux quand elle se décide à te dépasser. Elle incline la tête pour pouvoir regarder ton visage, alors qu’elle te contourne pour enfin être face à toi.

« Tu sais très bien ce qu’on risque s’il refuse d’obtempérer. Si c’est pas lui, ce sera nous. Si j’ai réussi à lui mettre la main dessus aussi facilement, je te laisse imaginer à quel point ce sera facile pour l’alliance. Et quand bien même il prétend ne rien savoir… Comment tu v… »

Les pas qu’elle entend derrière elle l’arrête immédiatement dans sa tirade, elle pivote rapidement sur elle-même et aperçoit James qui s’engage sur le pont, et Vel qui s’élance dans le ciel pour garder une vue d’ensemble. Serrant ses dents, elle finit par détourner le regard et soupire par ses narines pour se décaler afin de te laisser l’occasion de vous introduire, comme résignée. Il était sûrement trop tard pour partager son point de vu. Et si elle osait te contredire en privée, en public tu restais le bras de la confrérie : te manquer de respect devant un élu, c’était comme l’inviter à en faire autant. Aurore sort une cigarette de sa poche et s’écarte davantage pour s’appuyer contre la rembarre du pont, jetant un regard vers le faucon avant de le rouler vers toi sans grande conviction.

« Agent Scully, agent Mulder. » entame James avant de s’arrêter devant vous, hochant la tête face à Aurore puis toi, une serviette noircie par le cambouis dans les mains. « J’imagine que toi t’es miss Ferrari et… Toi t’es sûrement le Don Juan qu’on m’a rapporté. Je vous visualisais plus... » il plisse ses lèvres vers le bas et incline la tête pour te jauger d’un regard vertical avant de hausser les épaules. « Snobes. J’imagine. »

Quiconque entrait dans cette forêt, James était au courant. Depuis toujours. C’était comme son territoire. Son attitude agaça presque instantanément Aurore qui roula des yeux avant de tourner la tête de votre côté opposé, soufflant sa fumée de cigarette. Le ranger remarquant sa petite gestuelle, pouffe un bref rire avant de jeter la serviette sur son épaule.

«  J'aurais été déçu d'avoir tort. »

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ft.@Aurore Rosenwald

Il avait conscience que votre quête était presque vaine. Si en des siècles le pays n’avait pas changé, le monde ne pourrait se complaire dans une lutte où l’avilissement avait été si profondément ancré. La paix ôte aux êtres vivants l’instinct de survie. Les braves guerriers, les vétérans et les hommes ont perdu leur honneur et leur esprit combatif. La vérité c’est que sans guerre, les armes et les armures rouillent. L’esprit se laisse choir dans sa confortable illusion et ne veut pas se rebeller. Il allait lui être difficile de trouver des guerriers suffisamment déterminés pour faire tomber le pouvoir des lions, davantage de réprimer l’ardeur malsaine de ses propres coéquipiers pour que la guerre ne puisse corrompre leur esprit autant que la paix ne l’avait fait avant elle. Il attraperait de ses mains cette lance à deux pointes, et s’il devait mourir pour conquérir une seule contrée et assurer la pérennité des hommes, il se sacrifierait simplement à la cause.

Ses doigts s’étaient repliés sur sa paume pour former des poings qu’il serrait sous la frustration. Ses mâchoires se contractent alors que l’ébauche d’un sourire lui fait l’opprobre d’étirer ses lèvres. La présence de l’homme lui semblait tout à fait banal, et pourtant… dans son regard il y lisait un certain sens de justice qu’il n’avait que rarement déceler chez les âmes errantes que la Confrérie avait ramenée dans ses rangs. Bien qu’il ne puisse tolérer que tu puisses envisager de le tuer si nécessaire, il ne pouvait s’empêcher de désirer ardemment l’alliance de cet élu au regard si particulier.

« - Je suppose qu’on peut passer le moment des présentations et aller droit au but. »

Son regard prenait une teinte particulière, et si Serket ne se montrait pas spécialement à l’élu, les céruléennes d’Aleksander pouvait reflétées à elle seule toute la détermination qu’il possédait. Son blocage s’était dissout et toutes ses émotions affluaient dans ses tempes, l’exaltation de ses sens le rendrait presque euphorique s’il n’avait pas un contrôle parfait sur son apparence.

Le regard du scorpion se dépose très lentement sur toi. T’intimant silencieusement de bien te tenir à carreaux, sa seule aura était menaçante. Et il était prêt à s’interposer si ta décision ne lui convenait pas, qu’importe le statut hiérarchique et si Lex lui-même ordonnait la mise à mort de l’homme qui se trouvait face à vous. Il suivrait son instinct, quoi qu’il en coûte.

« - Et encore, là tu la vois à l’état sauvage. »

Finit-il simplement par souffler dans un sourire qui se voulait sardonique. Bien qu’il fût taquin avec toi, il n’allait pas non plus te descendre face à un étranger. Il avait assez de respect et de considération que pour te louer tes véritables mérites à qui voulait bien les entendre.